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Winter de Rick BASS

Editeur : FOLIO

Date 1ère parution : 1991

Genre : Contemporain

Nombre de pages : 261


Quatrième de couverture :

Winter est le récit de l’installation de Rick Bass et de sa femme dans un coin reculé du Montana en plein hiver. Pas d’électricité, pas de téléphone, juste un saloon à une demi-heure de route. Mais une vallée comme au début du monde, une nature splendide et cruelle. Par moins trente-neuf degrés, le rêve se fait parfois souffrance. Dans une prose lumineuse, le défenseur de l’environnement Rick Bass redécouvre, au terme d’un progressif dépouillement, l’essentiel.

Mon avis :

Ce livre raconte sous forme de journal du 13/09 au 14/03, l’histoire de Rick et de sa femme Elizabeth qui vont s’installer pour passer l’hiver dans un coin reculé du Montana, les monts Purcell, tout près de la frontière Canadienne. Ils sont dans la vallée du Yaak River dans un chalet nommé Fix Ranch, qu’ils doivent garder et entretenir pour le compte du propriétaire. Pas d’électricité (sauf si le générateur veut bien fonctionner), pas de téléphone, pas de commerces (sauf un magasin général à une demi-heure de route), mais la nature et les animaux sauvages à perte de vue.

D’une belle plume, l’auteur relate tout d’abord le récit de la recherche de l’endroit idéal puis de la prise de possession des lieux de manière un peu tardive dans la saison et surtout de tous les préparatifs afin de pouvoir « survivre » au froid extrême, à la neige et à l’isolement durant les longs mois à venir de l’hiver.

Rien de palpitant, de mystérieux et pas de suspense à attendre de tout cela, mais plutôt une lente appréhension de la nature qui les entoure, des conséquences sur la vie quotidienne et de la solitude. Solitude, mais paradoxalement, il s’agit également d’une expérimentation des relations humaines au sens premier du terme (sans filtre) avec un nombre restreint de personnes (60 environs) vivant à distance dans le même environnement.

L’obsession du bois à couper pour se chauffer, de la réparation et de l’entretien de la tronçonneuse, des véhicules et des clôtures prennent le pas sur une véritable histoire structurée.

Il s’agit d’un « natural writing », récit où la nature est le personnage principal et dans cet exercice, Rick Bass excelle. Les descriptions sont magnifiques, minutieuses, envoutantes et reposantes.

Je termine cette lecture en me disant que ce serait un « luxe » aujourd’hui que d’envisager de pouvoir passer un tel hiver en tête à tête avec soi-même, loin du bruit et d’une agitation surement un peu vaine, même si ce n’est pas une mince affaire que de s’y préparer !

Je recommande la lecture de ce livre, si l’absence d’action et de rebondissement n’est pas rédhibitoire pour vous. L’écriture est cependant très fluide et très agréable, donc n’hésitez pas par ailleurs.

Quelques extraits :

" 04/11 Nous sommes allés à Kalispell, la grande ville lointaine ─ c’est là que se trouve le Mc Donald le plus proche, à trois heures de notre chalet ─, afin d’y chercher une camionnette à acheter "
" 16/12 J'avais l'habitude de penser que c'était mal, que c'était une faiblesse que d'avoir besoin d'être au milieu de la nature sauvage pour être heureux ─ loin de la plupart des choses. A présent, je commence à m'apercevoir que ça n'entre même pas en ligne de compte ─ que ce soit bien ou mal, une faiblesse ou une force : ça n'a aucune importance. Je suis comme je suis."
" 11/01 Aime l'hiver. Ne le trahis pas. Sois loyal.
Quand le printemps arrivera, aime le, lui aussi ─ et ensuite l'été.
Mais reste loyal à l'hiver, d'un bout à l'autre ─ j'ai dit d'un bout à l'autre, et d'un cœur sincère ─ sans quoi tu te retrouveras en carafe, appelant de tes vœux un printemps encore lointain, alors que l'hiver t'aura abandonné, et qu'à sa place tu trouveras ce qu'on appelle la fièvre des cabines, une claustrophobie carabinée de la pire espèce.
Plus l'hiver sera froid, plus tu l'aimeras. "
"20/01 Une tempête de neige endiablée, les flocons passent à toute allure, s'écrasent contre les arbres, tourbillonnent dans les prés. Ils sont la monnaie de l'hiver, et je suis l'homme le plus riche du monde."
"14/03 Il avait raison, cependant. J'ai changé. Je suis capable de démonter une génératrice et de la remonter. Je sais aiguiser une tronçonneuse.
Mon cœur aussi a changé. Je suis moins pressé."

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