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La ligne verte de Stephen KING

Editeur : LE LIVRE DE POCHE

Date 1ère parution : 1996 (États-Unis)

Genre : Fantastique

Nombre de pages : 507


Quatrième de couverture :

Paul Edgecombe, ancien gardien-chef d'un pénitencier dans les années 1930, entreprend d'écrire ses mémoires. Il revient sur l'affaire John Caffey – ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes – qui défraya la chronique en 1932. La ligne verte décrit un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisée par un cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore, et Caffey, prisonnier sans problème.

Assez rapidement convaincu de l'innocence de cet homme doté de pouvoirs surnaturels, Paul fera tout pour le sauver de la chaise électrique.

Aux frontières du roman noir et du fantastique, ce récit est aussi une brillante réflexion sur la peine de mort. Un livre de Stephen King très différent de ses habituelles incursions dans l'horreur, terriblement efficace et dérangeant.

Mon avis :

C'est avec beaucoup d'émotion que je referme ce livre. Sans surprise, la ligne verte est pour moi aussi l'un des meilleurs de Stephen King. Et ce n'est pas peu dire tant j'apprécie cet auteur depuis mon adolescence, même si j'ai un peu décroché depuis quelques années. J'avais déjà lu la ligne verte en épisodes et bien sûr vu l'excellente adaptation cinématographique mais curieusement les détails m'échappaient un peu. Cette relecture en un seul volume a été une redécouverte et un régal.

La force de cette histoire est dans la profondeur des personnages, de tous les personnages. Les bons comme les méchants…les principaux comme les secondaires. Une mention spéciale au narrateur Paul le gardien chef du pénitencier et à John Caffey le présumé, le soit disant violeur et tueur de fillettes qui va payer de sa vie le fait d'être noir dans une Amérique des années 30 confrontée à un racisme aveugle et à une justice parfois expéditive.

Stephen King rend tellement vivant ses personnages et les scènes qu'il raconte que les émotions ressenties nous arrivent avec force en pleine figure. On pleure, on rit (un peu), on s'indigne, on est en colère, on s'attendrit, on souffre.

Pas un instant de répit.

Son talent inégalé pour décrire les évènements est à son apogée et au service d'une histoire moins dans l'horreur ou l'épouvante habituel mais tout aussi épouvantable dans son propos.

Un crime insoutenable, des détenus aux actes gravissimes et surtout cette "ligne verte", ce couloir de la mort et son aboutissement : la chaise électrique.

Mais en dépit de tout cela, il y a aussi le paisible John Caffey et Mister Jingles…

Qui sont 'ils ces deux-là ?

On affleure ici le fantastique et une certaine "douceur" incongrue dans cet univers carcéral au combien brutal.

Enfin, la réalité de ce que représente la peine de mort et son application est abordée de manière crue, violente, dérangeante et diablement efficace. Il n'y a pas de jugement, de prise de position mais une volonté de faire prendre conscience des conséquences de cette sentence ultime.

Cette lecture est vraiment de celles qui marquent et qui font réfléchir tout en étant passionnante et émouvante de bout en bout.

Magnifique!

Quelques extraits :

"Je suis fatigué patron, fatigué de devoir courir les routes et surtout d'être seul comme un moineau sous la pluie...Fatigué d'avoir jamais un ami pour parler, pour me dire où on va, d'où on vient et pourquoi...Mais surtout je suis fatigué de voir les hommes se battre les uns les autres. Je suis fatigué de toute la peine et la souffrance que je sens dans le monde. "
"Par certains côtés, un bon chien est comme votre nègre. Il gagne à être connu et on se prend à l'aimer. Il ne vous est pas d'une grande utilité mais vous le gardez parce que vous pensez qu'il vous aime."
"Un lino d'un vert pisseux recouvrait le sol du large couloir traversant le bloc E, et ce qu'on appelait dans les autres prisons la dernière ligne était chez nous, à Cold Mountain, surnommé la ligne verte."
"Je n'avais plus mal et j'en éprouvais comme une extase - quiconque a expérimenté la douleur et sa disparition soudaine saura de quoi je parle."
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