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Le gang des rêves de Luca DI FULVIO


Editeur : POCKET

Date 1ère parution : 2010 (Italie)

Genre : Contemporain

Nombre de pages : 945

Quatrième de couverture :


New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d'Européens, la ville est synonyme de "rêve américain". C'est le cas pour Cetta Luminita, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L'espoir d'une nouvelle existence s'esquisse lorsqu'il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras,

l'amour ?


Mon avis :


Le gang des rêves est un roman fleuve de plus de 900 pages dans sa version poche.

De la Sicile à New York, il raconte l'histoire de Cetta Luminata et de son fils Natale devenu Christmas sur le sol américain né d'un viol perpétré par un riche propriétaire terrien à Aspromonte et patron de ses parents.

Nous allons suivre durant une vingtaine d'années de 1910 à 1930 environs leur épopée tout en rencontrant : la ségrégation, la discrimination, le début de la guerre des gangs du quartier italien naissant, le cinéma parlant, la TSF, les débuts de la grande dépression…bref l'Amérique terre promise de nombreux émigrés de l'époque.

Beaucoup de personnages attachants vont partager la vie de ces deux principaux protagonistes avec en premier lieu Sal le gangster au grand cœur mais aussi proxénète notoire et Ruth, jeune fille juive issue d'une famille extrêmement riche et salement amochée par la vie dès son plus jeune âge.

Christmas va grandir dans la rue au milieu des gangs et dans un grand dénuement mais riche d'une maman forte, solide, digne malgré tout ce qu'elle a subit qui inlassablement lui répètera qu'il est américain et qu'il peut tout faire sauf brutaliser les femmes sinon elle le tuera de ses propres mains.

Ruth elle va grandir dans la richesse mais pauvre de parents froids et mesquins recevant malgré tout l'amour d'un grand père malheureusement pas éternel. Ce grand père favorisera le lien grandissant mais au combien fragile entre les deux enfants.

Par ailleurs, Christmas a un don et beaucoup de bagou. Il sait raconter les histoires, captiver l'attention, stimuler l'imagination. Associé à la naissance de la radio, ce don va changer sa vie…

J'en reste là pour l'histoire mais vous imaginez bien qu'en plus de 900 pages, il va se passer bien des choses.

L'ensemble est captivant et addictif mais également violent, parfois cru et dérangeant. Cependant l'amour, la vie débordent de ce roman ou les émigrés les plus démunis ne sont pas forcément les plus malheureux.

Je n'ai pas parlé de Bill, le vrai méchant, très méchant du roman, pervers, dépravé, paumé.

Lucas Di Fulvio a une plume souple et déliée faite pour raconter cette longue histoire ou foisonnent les détails ce que moi j'adore.

Je l'ai beaucoup entendu et je partage l'avis de ceux qui disent de ce livre qu'il est un scénario idéal pour un film de grande envergure.

En attendant, n'hésitez pas un instant à vous plonger dans sa lecture si envoutante.


Quelques extraits :

"Cetta s'endormit. Elle se raconte l'histoire d'une petite fille de 15 ans qui s'enfuyait de chez elle, toute seule, avec son petit bâtard, pour aller rejoindre le royaume des fées."
"Il avait presque dix ans et avait construit un monde tout à lui, fait d'amis et d'ennemis imaginaires. Fréquenter les autres enfants de l'immeuble ne lui plaisait guère. Ces gamins lui rappelaient quelque chose qu'il préférait oublier. Ils lui rappelaient l'école et le garçon qui avait gravé le P de 'putain' sur sa poitrine. Et chaque fois qu'il jouait avec eux, il craignait que quelqu'un ne fasse une plaisanterie sur [sa mère] et son travail. En outre, tous avaient un père. Et même si c'était un alcoolique violent et grossier, même si c'était un animal, c'était toujours un père."
" Et les gens croient à mes histoires parce qu’ils aiment rêver."
"Ce n'est pas l'heure du ménage » lui lançait-on lorsqu'on le voyait apparaître. Eh oui, que pouvait bien faire un noir dans un endroit pour les blancs ? Le ménage, bien entendu. Quoi d'autre ? Alors il était obligé de leur expliquer, par exemple, – le plus poliment possible, parce que les blancs, en plus, étaient très susceptibles – qu'il devait monter un microphone réparé. Et, à chaque fois, son pâle interlocuteur le regardait stupéfait. Et aucun de ces blancs des étages supérieurs ne le reconnaissait jamais. Pour les blancs, les noirs étaient tous pareils. Comme un connard de chien sur le trottoir, qui ressemblait aux millions de connards de chiens sur les trottoirs de New-York."

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