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Meurtres pour rédemption de Karine GIEBEL

Editeur : POCKET

Date 1ère parution : 2006

Genre : Policier

Nombre de pages : 988


Quatrième de couverture :

Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.

Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.

Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur des ténèbres.

Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté.

Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption…

Mon avis :

Voici un livre que dis-je un pavé que l'on prend littéralement en pleine figure !

Il est tout simplement bouleversant.

Une héroïne Marianne, coupable du pire ; un univers la prison et l'enfermement ; une "ambiance" la violence carcérale tant psychologique que physique et malgré tout l'amour, sans espoir mais l'amour quand même.

Marianne donc, meurtrière à 20 ans, condamnée à perpétuité, rebelle, faisant preuve d'épisodes de violence extrême et incontrôlables et qui du coup va aggraver son cas au fil de ses multiples altercations avec les matons, les autres détenus. Une Marianne coupable jusqu'à la moelle, forte et faible tout à la fois et que l'on ne peut pas complètement haïr bien au contraire…c'est là d'ailleurs un des nombreux éléments bouleversants. Cette ambiguïté et le mot est faible portée par Marianne et que l'on ressent intensément.

La prison ensuite sans aucun filtre. L'auteur a voulu dénoncer au travers de Marianne la réalité de ce monde surtout lorsque l'on a aucun argent ni soutien extérieur…. On est loin de l'image que l'on peut en avoir parfois.

Par ailleurs, âmes sensibles s'abstenir, la violence est extrême et omniprésente dans cet ouvrage, mais c'est tellement bien écrit que l'on ne peut pas s'arrêter de lire même lorsque cela semble insoutenable. La qualité littéraire est vraiment au rendez-vous.

Et puis enfin, il y a Daniel, le maton et Marianne va malgré les conditions effroyables, les situations sordides tomber amoureuse et en être payé en retour.

Là aussi, le talent d'écriture de Karine GIEBEL est remarquable pour nous faire vivre toute l'intensité de cette relation.

Concernant l'histoire de Marianne, arrive l'espoir ténu mais espoir quand même de retrouver la liberté. Mais le prix à payer est aussi chers que les fautes qu'elle a commises sont effroyables. Tuer de sang froid pour "acheter" sa rédemption.

Commence alors la deuxième partie du livre, hors de la prison avec l'entrée en "scène" de Franck et de ses acolytes, faux méchants et vrais humains avec un grand H.

J'ai encore plus appréciée cette partie de l'histoire, complexe, ambigüe, violente toujours mais tellement magnifique.

A ce moment du livre, on ne peut plus rien lâcher, on est dans l'émotion pure et on passe par tous les états.

La fin, la double fin devrais-je dire est époustouflante et sonne le chaos de vos émotions !

On ne sort pas totalement indemne de cette lecture et c'est tant mieux !

Quelques extraits :

"En face d'elle, sur le mur décrépi, une citation taguée. Par un prisonnier, il y a longtemps. Ou par un maton. Une phrase qu'elle n'oubliera jamais. "Nous ne pouvons juger du degré de civilisation d'une nation qu'en visitant ses prisons." Dostoïevski "


"Quatre victimes. Quatre vies fauchées par ce corps qui irradiait douleur et innocence. Dire qu'il avait failli se laisser attendrir par ce visage! Le mal prend parfois des apparences trompeuses."


"Elle tenta de se trouver du charme. Elle avait de jolis traits. Fins, délicats. Mais la taule avait tout détruit. Est-ce qu'un homme peut tomber amoureux de cette figure tiraillée par la haine? De ce regard durci par les horreurs de l'enfermement? De cette bouche qui avait tant insulté? De ces cheveux abîmés par le manque de soins? Elle examina ses mains. Jeunes, elles aussi. Tous ses doigts avaient été cassés ou presque. Certains en gardaient d'étranges déformations. Ces mains pleines de sang. Qui avaient pataugé dans le meurtre, dans l'hémoglobine. Dans la merde. Ces mains qui avaient tué. Trop souvent."


"- On peut aller en promenade? J'ai besoin de prendre l'air... - Arrête, tu sais bien que ce n'est pas l'heure. Tu ouvriras ta fenêtre, voilà tout! - Mais il y a des barreaux! - Les barreaux n'empêchent pas l'air de rentrer que je sache! Allez, dépêche-toi, je te ramène et je rentre chez moi. Enfin! Dure journée... - Toi au moins, t'as pas de barreaux aux fenêtres! - Si. J'habite au rez-de-chaussée..."

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