Editeur : LE LIVRE DE POCHE Jeunesse
Date 1ère parution : 2016
Genre : Fantastique/Jeunesse
Nombre de pages : 596
Quatrième de couverture :
Quatrième de couverture :
Dans le Londres d'aujourd'hui, Jacob Portman et Emma Bloom se lancent à la recherche de leurs amis enlevés par les Estres. Ils retrouvent leur trace grâce au flair aiguisé d'Addison, l'illustre chien particulier doué de parole. Ainsi rejoignent 'ils l'Arpent du Diable, une boucle temporelle à la réputation effroyable, où séjournent les particuliers les moins recommandables…
Mon avis :
Et voilà! Ainsi se termine ma belle découverte et mon formidable coup de cœur pour cette saga destinée à la jeunesse, mais au combien appréciable par les adultes que nous sommes. Comme ces enfants particuliers et leur monde sont attachants.
Chaque tome est passionnant mais celui-ci est mon préféré. Tout y est : l'étrange, le fantastique, l'aventure, les sentiments et la fin est belle, émouvante et si crédible dans ce monde entre imaginaire et réalité.
J'ai eu beaucoup de mal à sortir de cette atmosphère si particulière et à laisser s'en aller les enfants, leurs ombrunes, leur univers.
Je n'ai eu entre les mains que la version livre de poche, mais déjà je trouve qu'en plus de l'attachement à l'histoire et aux personnages, on s'attache à l'objet qu'est ce livre avec les photos anciennes qui complètent magnifiquement l'ensemble.
Bref, c'est un tout inoubliable !
Pour ce qui concerne l'écriture, l'ensemble est fluide, facile à lire. Les descriptions sont précises, suffisamment détaillées pour que notre imagination fasse le reste. L'arpent du diable est un lieu diabolique. Je ne m'attendais pas à un tel niveau "d'horreur" et le monde des particuliers perd un peu de sa superbe. On se rend compte qu'il est capable d'engendrer toute une population, un environnement, des "mœurs" qui n'ont plus rien à voir avec les deux premiers tomes. On reste cependant dans un livre jeunesse, donc rien à craindre de ce côté-là, mais c'est une belle entorse tout de même au monde merveilleux, très binaire décrit précédemment avec d'un côté les bons, de l'autre les méchants…on voit très clairement apparaître des nuances entre le tout "bien" et le tout "mal".
Jacob entre lui-même dans cette évolution tout en nuance avec son pouvoir SI particulier qui se développe, se renforce et l'amène à s'interroger sur la vraie nature des sépulcreux et de ce fait à ne plus les voir uniquement comme des monstres sanguinaires, mais bien comme des créatures un peu plus complexes à appréhender.
En parallèle, l'auteur développe la délicate romance entre son héros et Emma. L'évolution est subtile mais bien réelle jusqu'à son apogée en fin d'ouvrage.
Le fil de l'histoire jusqu'à la découverte de la bibliothèque des âmes est un peu convenu avec des trahisons prévisibles mais l'aventure est belle, palpitante, sans temps morts. C'est un régal !
J'ai beaucoup aimé le personnage de Sharon, passeur, guide, voyou, ange gardien ? de l'arpent du diable. Lui aussi est un exemple de cette ambivalence évoquée plus haut entre le bien et le mal.
Je conclurais en disant que cette saga vaut vraiment le détour. Chaque tome possède un charme qui lui est propre et l'ensemble n'aillons pas peur des mots est sublime.
Il me reste à découvrir les contes des particuliers, l'ouvrage de référence de Millard Nullings le garçon invisible. Je le garde pour dans quelque temps, histoire de prolonger la magie des enfants particuliers.
Quelques extraits :
"Le problème avec la frontière qui sépare la simple imprudence de l'acte totalement stupide, c'est qu'on la distingue seulement après l'avoir franchie."
"Personne ne peut vous faire plus de mal que les gens que vous aimez"
"Juste au moment où j'avais besoin d'un monstre, il s'était fait tuer"
" Le doute, c’est le trou d’épingle dans le canot pneumatique. "
" En titubant vers la lumière, j’ai lutté contre un besoin impérieux, inavouable, de dégager mon bras et de courir vers l’air libre. D’échapper à ces ténèbres étouffantes, d’aller trouver mes parents et de leur demander pardon avant de me glisser dans un lit, dans leur luxueuse chambre d’hôtel, et de dormir.
Ça, en revanche, c’était vraiment impensable. Jamais je n’aurais pu faire une chose pareille. J’aimais Emma, et je le lui avais dit. Je ne l’aurais abandonnée pour rien au monde. Non pas par grandeur d’âme, ni par esprit chevaleresque. Je ne possédais ni l’un ni l’autre. Simplement parce que la quitter m’aurait déchiré en deux. "