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Nymphéas noirs de Michel BUSSI


Éditeur : POCKET

Date 1ère parution : 2011

Genre : Policier

Nombre de pages : 493

Quatrième de couverture :


Le jour paraît sur Giverny.

Du haut de son moulin, une vieille dame veille, surveille. Le quotidien du village, les cars de touristes…Des silhouettes et des vies. Deux femmes, en particulier, se détachent : l'une, les yeux couleurs nymphéas, rêve d'amour et d'évasion ; l'autre, onze ans, ne vit déjà que pour la peinture. Deux femmes qui vont se trouver au cœur d'un tourbillon orageux. Car dans le village de Monet, où chacun est une énigme, où chaque âme a son secret, des drames vont venir diluer les illusions et raviver les blessures du passé…



Mon avis :


Particulièrement fan de Monnet et ayant déjà visité Giverny, je partais conquise d'avance (ce qui n'était pas forcément un avantage) mais je n'ai pas été déçue.

Nymphéas noirs est un roman policier culturel. Et qui dit culturel ne dit pas ennuyeux bien au contraire !

Michel BUSSI a réussi une belle alchimie entre les deux qui fonctionne à merveille. Aucune lourdeur ou longueur ni dans l'enquête ni dans la découverte de cet univers impressionniste au travers de Monnet, son œuvre, sa maison, son jardin, son étang, son village.

Le mélange fiction (enquête) et réalité (cadre) est très intelligemment réalisé.

Bref, que du bonheur!

Et que dire de la fin! Très surprenante et qui s'intègre parfaitement à l'ensemble. C'est une fin comme on les aime. Pas l'ombre d'un raté. Fine, crédible, déconcertante. A peine l'ouvrage refermé, on a envie de le relire pour s'assurer que tout est bien à sa place…et on se dit mais oui, bien sûr !

Michel BUSSI nous livre un opus de haute qualité. Son écriture est fluide, accessible, agréable. Ce livre est une détente haut de gamme, un divertissement de luxe et une subtile source de culture.

Le duo des enquêteurs n'a rien de particulièrement innovant mais leur relation est particulièrement bien soignée, ils sont attachants et c'est ce qui compte.

Du côté de l'intrigue, un meurtre, trois causes possibles et à priori un seul témoin Neptune le chien "vagabond", sympathique personnage à quatre pattes omniprésent et qu'on garderait bien avec nous.

Sinon, trois femmes se partagent la vedette : une "vieille" qui est le plus souvent la narratrice et qui à priori sait des choses…une jeune femme dans la fleur de l'âge, un peu naïve ? ET…une fillette douée en peinture et déjà bien "cabossée" par la vie.

Une seule survivra nous dit 'on d'entrée! Laquelle ? Pourquoi ?

De fausses pistes en faux semblant, qui sera assez malin pour démêler "la grosse pelote d'algues enchevêtrées" dont nous parle le commissaire Adamsberg héros récurrent de Fred VARGAS auquel ce livre m'a fait penser…Avis aux connaisseurs J

Moi, je n'ai rien vu venir et la chute n'en a été que plus belle!

A vous maintenant de plonger sans hésiter dans ce polar épatant!

Quelques extraits :

" Trois femmes vivaient dans un village.

La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.

Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny.

La première habitait dans un grand moulin au bord d'un ruisseau, sur le chemin du Roy ; la deuxième occupait un appartement mansardé au-dessus de l'école, rue Blanche-Hoschédé-Monet ; la troisième vivait chez sa mère, une petite maison dont la peinture aux murs se décollait, rue du Château-d'Eau.

Elles n'avaient pas non plus le même âge. Pas du tout. La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n'avait jamais trompé son mari. Pour l'instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d'elle pour amoureuse. La première s'habillait toujours de noir, la deuxième se maquillait pour son amant, la troisième tressait ses cheveux pour qu'ils volent au vent.

Vous avez compris. Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de partir. Oui, de quitter Giverny, ce si fameux village dont le seul nom donne envie à une foule de gens de traverser le monde entier juste pour s'y promener quelques heures.

Vous savez bien pourquoi. A cause des peintres impressionnistes.

La première, la plus vieille, possédait un joli tableau, la deuxième s'intéressait beaucoup aux artistes, la troisième, la plus jeune, savait bien peindre. Très bien, même.

C'est étrange, vouloir quitter Giverny. Vous ne trouvez pas ? Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin, mais grillagé. Comme le parc d'un asile. Un trompe-l'œil. Un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre. En réalité, la troisième, la plus jeune, cherchait un père. Ailleurs. La deuxième cherchait l'amour. La première, la plus vieille, savait des choses sur les deux autres."

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