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Orgueil et préjugés de Jane AUSTEN

Editeur : LE LIVRE DE POCHE

Date 1ère parution : 1813

Genre : Classique

Nombre de pages : 512



Quatrième de couverture :

Elisabeth Bennet a quatre sœurs et une mère qui ne songe qu'à les marier. Quand parvient la nouvelle de l'installation à Netherfield, le domaine voisin, de Mr Bingley, célibataire et beau parti, toutes les dames des alentours sont en émoi, d'autant plus qu'il est accompagné de son ami Mr Darcy, un jeune et riche aristocrate. Les préparatifs du prochain bal occupent tous les esprits…

Jane Austen peint avec ce qu'il faut d'ironie les turbulences du cœur des jeunes filles et, aujourd'hui comme hier, on s'indigne avec l'orgueilleuse Élisabeth, puis on ouvre les yeux sur les voies détournées qu'emprunte l'amour…

Mon avis :

Toute première chronique sur un classique. Classique de la littérature anglaise de surcroit.

Quelle fabuleuse découverte !

Ce livre est passionnant. Je m'attendais à beaucoup de mièvreries, mais non! Pas du tout! Bien au contraire! Quelle histoire! Quelle écriture! Et du suspense…jamais je n'en aurais imaginé en cet endroit.

Bref, j'ai dévoré, j'ai adoré!!!!

Pour la première fois, je regrette juste de ne pas avoir un niveau suffisant pour le lire dans la langue de Shakespeare.

Les personnages sont magnifiquement travaillés, la micro société de l'époque où évolue Jane Austen est subtilement croquée notamment la condition de la femme dont le salut passe par le mariage. La place primordiale de l'argent est admirablement retranscrite.

Le tout, d'une plume parfaitement maitrisée, fluide, précise, incisive qui tout en étant de son époque n'est jamais désuète.

Au-delà de la double intrigue romanesque principale aux nombreux rebondissements, vient donc s'ajouter une exquise fresque de la bonne société de l'Angleterre rurale de l'époque (les GENTRY) et de ses préoccupations majeures certes que sont donc le mariage et l'argent mais également celles plus secondaires comme l'éducation, les bals, les distractions…l'ensemble est d'une finesse et d'une élégance sublime même dans l'ironie voire la satire. Quel régal dans la lecture !

La langue est au cœur du roman plutôt que l'intrigue.

Ce qui m'a vraiment bluffé, c'est l'immense palette de personnages tous différents imaginés par Jane Austen. Aucun n'est négligé. La minutie, la vivacité avec laquelle ils sont décrits en font des êtres particulièrement vivants qui ne demandent qu'à à s'échapper des pages. Je comprends qu'au-delà du caractère classique de l'ouvrage, il y ait eu autant d'adaptations, au cinéma, au théâtre…

L'étude de la psychologie des personnages et de leurs interactions est passionnante. La force de Jane Austen est de se servir des menus évènements de la vie de ses protagonistes pour la mettre en œuvre. Elle utilise également avec brio différentes relations épistolaires pour approfondir et parfaire cette introspection au cœur des membres des différentes familles étudiées.

Autre élément bluffant, est la notion d'argent qui tout en étant prépondérante, omniprésente dans le roman, notamment à travers l'obsession de la rente est abordé de manière prudente presque en retrait car subtile. C'est paradoxal et très efficace pour comprendre l'enjeu mais sans lourdeur excessive, ni manifestations trop ostentatoires de son pouvoir si ce n'est pour une jeune fille de l'époque de faire un bon mariage ou pas, voire de se marier tout court. (Jane Austen, elle-même issue de cette "Gentry" ne s'est jamais mariée faute de disposer d'une rente suffisante dans sa prime jeunesse).

Je terminerais en soulignant l'autodérision de Jane Austen "juge et partie" du tout petit monde qu'elle décrit dans ce roman.

Quelques extraits :

" C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit être en quête d'une épouse.
Si secrets que puissent être les sentiments ou les visées d'un homme lorsqu'il s'installe quelque part, cette vérité est tellement ancrée dans l'esprit des familles des environs qu'elles voient en lui la propriété légitime de l'une ou l'autre de leurs filles".
" Mr Bennet était un si curieux mélange d'intelligence, d'humour sarcastique, de réserve et de caprice que sa femme ne parvenait toujours pas à percer son caractère au bout de vingt-trois ans de mariage. Sa personnalité à elle était moins difficile à cerner. C'était une femme peu avisée, aux connaissances limitées et d'humeur imprévisible. A la moindre contrariété, elle s'imaginait être victime de ses nerfs. Son seul but dans la vie était de marier ses filles ; son seul plaisir, elle le tirait des visites et des nouvelles du voisinage."
" S'étant retourné, il considéra un instant Elizabeth puis, après avoir croisé son regard, il détourna le sien avant de répondre froidement :
- Elle n'est pas mal ; mais pas assez belle pour me tenter. Et, pour l'heure, je ne suis pas d'humeur à m'occuper de celles qui font tapisserie. Tu perds ton temps avec moi, tu ferais mieux d'aller retrouver le beau sourire de ta cavalière."
"M. Wickham était l'heureux homme vers lequel convergeaient presque tous les regards féminins, et Elizabeth l'heureuse femme près de qui il choisit finalement de s'asseoir. La manière agréable dont il engagea sur-le-champ la conversation, bien qu'il ne portât que sur l'humidité de la soirée et sur la probabilité d'une saison pluvieuse, lui donna l'impression que le sujet le plus commun, le plus terne et le plus rebattu pouvait devenir intéressant quand le causeur avait du talent."
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