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Temps glaciaires de Fred VARGAS

Editeur : J'AI LU

Date 1ère parution : 2015

Genre : Policier

Nombre de pages : 476


Quatrième de couverture :


Le printemps s'annonça par un triolet de suicides. Une même signature laissée près des victimes, un étrange symbole en forme de guillotine.

Pour le commissaire Adamsberg et ses adjoints Danglard et Retancourt, c'est le début d'une enquête débridée qui les conduira des arcanes d'une étrange société, férue des écrits de Robespierre, aux terres lointaines et embrumées d'Islande.

Entre polar historique, tragédie et conte fantastique, Fred Vargas maîtrise à merveille le subtil équilibre des genres pour créer le sien, inimitable.



Mon avis :

Après un polar culturel (nymphéas noirs de Michel BUSSI), voici un polar historique tout aussi réjouissant.

C'est une lecture plaisir tout en se cultivant autour d'une double intrigue qui mêle l'histoire d'un groupe de touristes en voyage en Islande rentrés avec un lourd et sombre secret et celle d'adorateurs de Robespierre qui vivent leur passion en créant des reconstitutions de l'époque de la révolution Française costumes et discours compris. Bien malin qui trouvera un lien, si lien il y a…

Je commence à bien connaître Fred Vargas (Il s'agit de mon troisième opus) et c'est vraiment un plaisir de la retrouver. Ses romans très poétiques sont attachants. L'univers qu'elle décrit, ses personnages nous plongent dans une atmosphère apaisante même si les faits évoqués ne le sont pas…et c'est peu de le dire, mais moi c'est l'effet que ça me fait.

Lire du Vargas, c'est comme enfiler une tenue douillette, s'installer confortablement une tasse fumante à la main et déguster, se délecter avec ses mots, ses intrigues, sa palette de personnages plus pittoresques les uns que les autres ; c'est "flirter" avec le surnaturel, apprendre sans en avoir l'air, bref tout un programme.

Pour en revenir à l'histoire, je ne vais rien en dire de plus si ce n'est que vous allez vous arracher les cheveux à défaut de démêler "la grosse pelote d'algues enchevêtrées" du commissaire Adamsberg.

Lui, avec son (flegme ?) habituel va finir on s'en doute par y arriver mais son entêtement va un tantinet agacer la micro société que constitue son commissariat et la révolte va "gronder".

Adamsberg, ses lieutenants et le chat sont pour moi le plus récurrent de l'univers Vargas. C'est une subtile alchimie entre la vie de "famille" du commissariat et leur vie de famille tout court. L'air de rien, des allusions, des détails à droite, à gauche les rendent vraiment vivants et plus vrais que nature.

Il est à noter que tous les autres personnages présents et liés à l'intrigue sont eux aussi singuliers et passionnants. Une mention spéciale pour Marc J

Vous m'en direz des nouvelles !!!!!

Quelques extraits :

"- Ben c'est pas trop long, tu devrais trouver. Creuse. C'est une pensée que t'as pensée et que t'as pas fini de penser. Faut pas perdre ses pensées comme ça, hombre. Faut faire attention où on range ses affaires. Ton adjoint, le commandant, ça le gratte aussi ? Et l'autre, avec les cheveux roux ? — Non. Ni l'un ni l'autre. — C'est que c'est bien une pensée à toi. C'est dommage, quand t'y réfléchis, que les pensées n'aient pas de nom. On les appellerait, et elles viendraient se coucher à nos pieds ventre à terre. "


"Adamsberg posa doucement sa fourchette, comme toujours quand une idée, qui n'en était pas encore une, un embryon d'idée, un têtard montait mollement à la surface de sa conscience. A ces moments, il le savait, il ne fallait faire aucun bruit car le têtard est prompt à replonger et disparaître à jamais."


" Adamsberg s'adossa au mur, pensif le bras levé, l'index tendu en une étrange position.

─ Qu'est-ce que vous faites ? lui demanda Danglard.

─ Quoi ?

─ Avec ce doigt ?

─ Oh, ça ? C'est une mouche. Elle était tombée dans un fond de porto. Je l'ai ramassée.

─ Oui mais qu'est-ce que vous faites ?

─ Rien, Danglard. J'attends qu'elle sèche.

Veyrenc avait ôté les chaussures de Victor et les jetait lourdement u sol.

─ Tu n'as plus besoin de rester là dit Adamsberg à Amédée, assis comme un servant sur le lit. Il va dormir comme une masse jusqu'au matin. C'est juste une cuite éclair. Il est tombé dans la bouteille de porto, il faut qu'il sèche c'est tout.

─ Qu'il sèche ?

─ C'est cela, dit Adamsberg en regardant la mouche frotter ses ailes engluées, l'une contre l'autre. Il sera dispos demain après-midi.

A présent, la mouche frottait ses pattes avant. Elle tenta une avancée d'un centimètre sur l'ongle d'Adamsberg, s'essuya de nouveau, puis décolla.

─ Ça va lentement, un homme, dit-il."

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